Genève - A travers le monde, on dénombre plus de 67 millions de travailleurs domestiques âgés de plus de 15 ans. Quatre-vingt pour cent sont des femmes ; un sur cinq est un travailleur migrant.

Les travailleurs domestiques migrants sont souvent oubliés dans les efforts mondiaux visant à faire participer les employeurs du secteur privé et à encourager une plus grande responsabilité et protection des employés dans les opérations et les chaînes d'approvisionnement. En raison de la nature cachée de leur travail au sein de familles privées, les travailleurs domestiques migrants sont plus difficiles à atteindre et plus vulnérables aux mauvais traitements.

Cette semaine, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) publie des recommandations à l'intention des recruteurs de main-d'œuvre sur le recrutement éthique, le travail décent et l'accès aux recours contre les mauvais traitements infligés aux travailleurs domestiques migrants. 

Avec environ 260 000 agences de recrutement privées réparties dans le monde entier, les acteurs du monde du travail continuent à façonner les expériences de migration des travailleurs migrants. Ils peuvent en même temps jouer un rôle décisif pour relever les défis uniques auxquels sont confrontés les travailleurs domestiques migrants dans leur parcours de recrutement.

L'entrecroisement du genre, de l’origine, de la religion et d'autres facteurs crée un mode de discrimination unique à l’égard de ces migrants, et pas seulement sur le lieu de travail. Les mauvais traitements se produisent également lors du recrutement. Partout dans le monde, des pratiques de recrutement abusives (et frauduleuses) persistantes placent les travailleurs domestiques migrants dans des situations d'exploitation avant même qu'ils n'aient commencé à travailler chez un employeur.

En réponse, l'OIM a élaboré les Recommandations à l’usage des recruteurs de main-d'œuvre sur le recrutement éthique, le travail décent, l'accès aux recours des travailleurs domestiques migrants. Ces recommandations s'inspirent des normes internationales du travail existantes et des instruments connexes de l'Organisation internationale du Travail, notamment la Convention sur les travailleuses et travailleurs domestiques de 2011 (C189) et la Recommandation sur les travailleuses et travailleurs domestiques de 2011 (R201).

Structurellement, les recommandations sont issues de la norme du Système international d'intégrité du recrutement (IRIS), élaborée par l'OIM à travers un processus de consultation multipartite élargi ; et suivent les sept principes d'IRIS, offrant des conseils spéciaux et des meilleures pratiques adaptés au secteur du recrutement des travailleurs domestiques migrants.  

« Il est plus important que jamais pour les recruteurs de main-d'œuvre de respecter les normes internationales du recrutement éthique pendant la pandémie de COVID-19 », a déclaré Marina Manke, chef de la Division de la mobilité de la main-d'œuvre et du développement humain de l'OIM, Département de la gestion des migrations. « En fournissant des conseils concrets et opérationnels aux recruteurs de main-d'œuvre et en mettant en évidence les bonnes pratiques, les recommandations aident les acteurs du monde du travail à établir et à mettre en œuvre des politiques visant à garantir les droits des travailleurs domestiques migrants pendant le processus de recrutement », a ajouté Mme Manke.

Les recommandations comportent trois chapitres qui donnent un aperçu des risques auxquels sont confrontés les travailleurs domestiques, soulignent les responsabilités des recruteurs de main-d'œuvre et énoncent des recommandations opérationnelles sur le recrutement éthique, le travail décent et l'accès aux recours, basées sur la norme IRIS.

Les recommandations seront traduites en plusieurs langues pour un usage plus large.

Télécharger les Guidelines for Labour Recruiters on Ethical Recruitment, Decent Work and Access to Remedy for Migrant Domestic Workers (en anglais).

Pour plus d'informations, veuillez contacter Itayi Viriri au Bureau régional de l'OIM pour l'Asie et le Pacifique, Tel : +63 916 237 0574, Email : iviriri@iom.int